LES PRÉCURSEURS

Les origines de la MAO remontent au début du XXème siècle, parallèlement aux développements technologiques de l’électricité, de la radio et du disque.
Pierre Schaeffer (1910-1995)
Pierre Schaeffer, né à Nancy en 1910 et mort aux Milles, près d’Aix-en-Provence en 1995, est un ingénieur (X-1929, Supélec-1931), chercheur, théoricien, compositeur et écrivain français. Il a également été homme de radio, fondateur et directeur de nombreux services. Il est considéré comme le père de la musique concrète et de la musique électroacoustique.
« Le miracle de la musique concrète, que je tente de faire ressentir à mon interlocuteur, c’est qu’au cours des expériences, les choses se mettent à parler d’elles-mêmes, comme si elles nous apportaient le message d’un monde qui nous serait inconnu. »
Fils d’un père violoniste et d’une mère chanteuse, Pierre Schaeffer s’est toujours interrogé sur le phénomène musical. Profitant des installations à sa disposition au Studio d’essai, et notamment de l’arrivée du magnétophone, il commence, en 1948, à effectuer des expérimentations au moyen de sons ou de séquences enregistrés sur des disques de vinyle. Il devient ainsi le pionnier de l’introduction de la technologie dans la démarche compositionnelle et donne ainsi naissance à ce qu’il appellera musique concrète.
Edgar Varèse (1883-1965)
Compositeur français naturalisé américain né à Paris en 1883 et mort à New York en 1965. Formé, dans un premier temps, à la Schola Cantorum et au Conservatoire de Paris, Varèse trouva auprès d’artistes plus indépendants, comme Debussy et Busoni, les encouragements nécessaires pour son expression personnelle. En effet, bien avant 1914, Varèse envisageait l’abandon des méthodes de composition classiques, le système tempéré et les instruments de musique traditionnels pour employer « la matière sonore elle-même ». Cet idéal le conduisit à encourager les recherches dans le domaine acoustique, du dynamophone aux réalisations de Léon Theremin et de Maurice Martenot.
« La musique, qui doit vivre et vibrer, a besoin de nouveaux moyens d’expression, et la science seule peut lui infuser une sève adolescente… Je rêve d’instruments obéissant à la pensée et qui, avec l’apport d’une floraison de timbres insoupçonnés, se prêtent aux combinaisons qu’il me plaira de leur imposer et se plient à l’exigence de mon rythme intérieur. »

« Lorsqu‘en 1948, j‘ai proposé le terme de musique concrète, j‘entendais, par cet adjectif, marquer une inversion dans le sens du travail musical. Au lieu de noter des idées musicales par les symboles du solfège, et de confier la réalisation concrète à des instrumentistes connus, il s‘agissait de recueillir le concret sonore, d‘où qu‘il vienne, et d‘en abstraire les valeurs musicales qu‘il contenait en puissance. »
Edgar Varèse et Frank Zappa.